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lundi 24 octobre 2011

9_Pas Juste

 
 


Au retour à la maison je baignais dans l'extase des souvenirs de Renée, je venais de partager sa douleur et ses craintes, on venais de la mater devant moi et je m'en voulais d'en jouir.
Je la sentais d'avantage vivre en moi, je comprenais mieux sa colère d'être humiliée, sa peur de la réprimande, la fameuse chaise dont elle m'avais déjà parlé, « il m'a fait mettre dos nu sur la chaise le salaud », elle le haïssait. Moi il me dégoûtait tout autant le monstre, et pourtant ça ne m'avait pas empêcher de jouir d'entendre mon amie hurler sous les coups, de la voir rendue docile sous la menace.
Je la trouvais d'autant plus belle abdiquante, apeurée, tremblante, je me voyais en elle dans cet état, c'était ma sœur, mon amante secrète.
A l'école j'épiais les moindres gestes qui traduisaient sa condition, quand elle s'asseyait sur un banc dans la cour, droite en faisant bien attention de ne pas s'adosser, quand elle fuyait les regards et se mettait dans un coin, là je venais la consoler nourrissant ma jouissance de sa peine.
Jusqu'à présent je me demande si je suis née folle où si on m'a rendue comme ça, souvent ça a été un tourment de savoir si je devais me laisser aller à cette jouissance, mais je n'ai jamais peu y résister, c'est plus fort que moi, alors je l'assume.
Renée me déballais tout maintenant, elle n'avait plus de honte, j'entendais sa colère, elle allait le tuer, il fallait qu'elle se casse, …
Toutes les deux on attendais notre droit pour partir, et quand on pensait aux années qui nous restent, on avait la rage.
Moi aussi je lui déballais mon sac, d'abord parce que j'avais quelqu'un à qui en parler, et surtout parce que je voulais qu'elle m'aime pour ce qu'on me faisait subir.
Je savais que je n'étais pas une belle, mon père me le répétait constamment, « affreuse », mais au moins quand je me confiais elle avait une raison de me prendre dans ses bras, je pouvais pleurer sur son épaule.
« Tu te l'ai bien prise celle là, ça va te rendre bonne pour un bon bout de temps j'espère », c'est ce pouvais dire ma mère après m'avoir rossé. Pour moi c'était une consolation de plus, d'avoir été rendue plus désirable par la correction, et les câlins de Renée en étaient la preuve.
Les conversations avec Renée faisaient naître en moi un sentiment d'injustice et une envie de révolte, ma mère tournais chaque situations pour que je me reconnaisse fautive, elle avait des argumentations imparables et mes hésitantes objections finissaient par donner raison à renforcer la correction. « C'est l'âge bête » disait ma mère, « il faut sévit ».
Tout mon raisonnement s'effondrait, je devenais de moins en moins sensible aux au idée de rebelles de Renée, je ne me laissais plus monter contre ma mère comme les premières fois. Elle sentais mon enthousiasme décroître quand je lui répondais rien que pour la soutenir, sans m'impliquer pour moi. Je fini par lui dire que ça va changer quand on partira. Elle ne m'en voulais pas d'être lâche, de me donner raison à ma condition.
Au contraire sa compassion en fut encore plus grande et donna d'avantage de fondements à ma résiliation.
C'était clair que je ne voulais plus passer devant ma mère pour une idiote qui fini par comprendre qu'elle mérite encore plus le fouet.

La dernière fois que j'ai du prononcer « c'est pas juste » à ma mère ce devait être chez Marraine.
C'était une soirée d'hiver, avec cette nuit qui tombe assez top, dans le confort d'un foyer bien chaud.
Nous étions ma cousine, mon cousin et moi, dans la chambre des enfants. On venait de dîner. Les parents, Marraine, son mari et ma mère discutaient au salon.
Mon cousin Michèle venait tout juste d'apprendre à confectionner des bombes à eau en papier. Sa sœur Corine était ravie de l'invention, c'était la fête, la fenêtre grande ouverte, elle bombardait de cocottes en papier que remplissait Michèle à la bouteille.
Moi je n'osais prendre part mais j'observais avec un grand enthousiasme le carnage.
La porte de la chambre fut ouverte brusquement, fou furieux mon oncle rentra dans la pièce surprenant Corine à la fenêtre la cocotte à la main.
Un voisin était venu se plaindre qu'on lui avait salopé sa voiture.
Ma cousine fut traînée par l'oreille au salon. Là c'était l'engueulade et les gifles.
Avec Michèle on resta pétrifiés dans la chambre, jusqu'à ce qu'on nous appelle.
Mon oncle remontait avec Corine, le visage pourpre et en pleurs, elle venait de faire le ménage dans la rue.
« Tu vas voir ce que tu va prendre » lui annonça son père. Aussitôt Corine dénonça son frère comme l'instigateur du festin.
Ma mère aussi apporta son dut :
« tu enlèves ta jupe Cécile, tu va recevoir comme les autres ».
« C'est pas juste Maman, j'ai rien fais ».
« Qui est ce que j'ai entendue rire derrière la porte ?! Tu n'as rien dit, tu es complice ! »
voilà où s'arrêta ma justice.
Sur ces mots ma mère leva la main pour me coller une gifle, par réaction je couvrais mon visage.
« Les main derrière le dos Cécile ! » cria t elle.
Le visage tendu je recevais deux claques.
« Ca t'apprendra à faire ta fière ! Insolente !».
Elle posa sur moi son regard terrible, je pris de suite mon attitude résignée.
« Enlève ton pantalon ! » cria mon oncle à Michèle.
Le visage rouge de honte mon cousin fit glisser le jean le long de ses jambes, révélant que, comme nous les filles, lui aussi portait un collant. A ce moment, un instant exquis flotta dans mon esprit, je jouissais de le voir contraint à ce supplice qui attendait certains garçons en hivers. J'en ai vu et entendu plus d'une histoire à ce propos et ça m'avait toujours excité d'en voir dans cette condition.
Le sien était en coton bleu marine, celui de sa sœur en coton blanc, le miens caramel, en laine acrylique, repiqué sur les genoux et à divers autres endroits. Il avait été bien porté et plissait par endroits.
On assorti nos couleurs allongés sur le lit nuptial du couple, qui par nécessités devenait l'autel des punitions après que mon oncle eu placé le traversin en son centre pour remonter nos derrière face aux morsures de la laisse. Corine devait se maudire d'avoir suggéré cet instrument.
Mon oncle avait refermé la porte laissant les dames déguster tranquillement le thé, alors qu'il faisait claquer la laisse sur un bon rythme, il y avait trois culs à corriger et les jambes lorsqu'elles ne tenaient plus en place et que les mollets se mettaient à gigoter.
Les cris avaient et les grognements avaient commencé dès les premiers claquements. Sur deux coups consécutifs on ne tenait plus en place et on s'en recevait d'avantage sur les jambes, jusqu'à ce qu'elle reste allongées. Mon Oncle frappait selon son bon vouloir qui se porta d'avantage sur sa fille. Quand ça tombait sur elle, il la faisait hurler en lui en collant trois ou quatre d'affilé. Ma tête tournée vers elle je la voyais les yeux écarquillés mordre la couverture, crispée et tremblante.
Moi j'en recevais au passage, deux tout au plus, mais je n'avais pas manqué à faire entendre ma voix.
Si le voisin entendait, il devais bien se satisfaire du concert qu'on lui offrait.
Après les coups de laisse, l'humiliation continua au salon où l'on nous fit rentrer les têtes baissées et pleurantes, je me ressaisis assez vite, Michèle se calmait peu à peu alors que sa sœur pleurait encore le martyre.
On nous demanda si on avait bien compris, que les conneries c'était fini. On nous demanda des excuses, tour à tour on se prononçait, Michèle commença en premier. Indistinctement, balbutiant des bout de phrase Corine fit comprendre sa résiliation.
Avant que je n'eus ouvert la bouche ma mère intervint :
« Dis moi Cécile, je t'ai pas beaucoup entendue pleurer, montre moi tes fesses que je vois ».
Je restais figée sans un mot.
« Tu te tournes, et tu me montre ça, et vite ! ». J'exécutais sur le champs.
« Corine ! » cria Marraine, sans préciser. Ma cousine suivit mon exemple sans se faire attendre.
« Michèle » prononça mon oncle.
Les culottes baissées on présentait nos derrières à l'assemblée.
« On va te réajuster ça à la maison Cécile, tu le sais » déclama ma mère.
Je fondait en pleur sur cette sentence.
Marraine pris ma défense :
« Ah, tu devrais pas, elle a bien reçu comme même »
Imparablement ma mère ne manqua pas de faire preuve de son sadisme sarcastique :
« Elle voulais que ce soit juste, eh bien je vais lui montrer. Elle va danser cul nu devant la porte ».
J'en pleurais de plus belle.
Je rentrait pleurante traînant mes jambes en coton alors que ma mère forçait le pas en sollicitant que je m'active. A la moindre hésitation c'était les claques. La procession s'envenimait par des reproches, des menaces, des gifles, elle me mettait en condition pour me faire savoir que c'était une sévère qui m'attendait.



samedi 17 septembre 2011

8_Renée


Renée c'était mon amie, elle terminait sa dernière année au collège, nous nous sommes retrouvées depuis son entrée dans l'établissement.
Elle prenait mon parti devant ceux qui m'appelais "La Souillon".
"Ta gueule, connard", voilà ce qu'elle leur répondait. Moi je n'osai pas répondre, même si je pensais comme elle. Je subissais, il fallait que je m'écrase, parce que je me sentais constamment punie. Renée m'avait appris à prendre du plaisir dans la vie. Elle partageait avec moi les maux de mon éducation, je lui avais dis que j'avais peur de ma mère, qu'elle me battait sévèrement avec le martinet, qu'elle m'avait montré ou était le câble dans la cave.
Renée se confia sur l'autorité de son père qui la traitait en garçon. Elle portait ses cheveux courts, coiffés en brosse, des pulls et des chemises amples qui masquaient ses formes. Toujours des pantalons, droits, larges, en jeans ou en toile, Chaussée de souliers masculins à lacets, ou mocassins, parfois des chaussures de sport.
Renée, elle détestait son prénom, c'était son père qui le lui avait choisi.
Il parlait à sa fille sur un ton sec et militaire, par son attitude, il lui reprochait d'être une fille.
Sa mère ne l'aidait pas à prendre position sur son identité, c'était une femme soumise aux volontés de son mari, sur lesquelles elle ne donnait qu'approbation en public, en premier lieu aux yeux de sa fille.

Un soir où j'avais été autorisée à faire mes devoirs d'allemand chez Renée, son père rentra dans la chambre sans crier gare, et passa une gueulante à sa fille. Il tenait à la main un ceinturon en cuir, enroulé autour de la main avec une bonne longueur, exactement comme le tenait ma mère.. A la vue de la ceinture Renée sauta de sa chaise et pointa quelques regards furtifs en direction du cuir alors qu'elle écoutait péniblement le sermon.
Il était furieux, il revenais d'un rendez vous avec la prof de math.
C'était du joli, la moyenne de sa fille restait toujours tangente, mais plus grave encore, le contrôle à faire signer dont il n'avais pas connaissance, encore combien de temps allait elle cacher qu'elle a besoin qu'on la corrige.
Devant cette énormité, ma présence en fut occultée.
Le ton annonçait la punition imminente. J'observais la scène, pétrifiée, je m'imaginais à la place de Renée, toutes les remarques de son père, je les prenais à mon intention.

Monsieur Morvan, le père de Renée, tourna brusquement d'une main la chaise d'où s'était levée Renée, dossier contre le bureau. C'était une chaise en bois, ordinaire, sans accoudoirs, tapissée d'un velours bordeaux rembourré à l'assise et sur le dossier.
Je devinais que ce geste avait quelques connotations rituelles.
Renée recula d'un pas et se raidit.
"Pas ça !" cria elle en regardant son père.
Aussitôt celui ci lui ordonna de s'asseoir et d'enlever son haut. Il y eu un silence, Renée regardait droit devant elle indécise.
Un coup de ceinture vola droit sur sa joue, elle cria et se saisit la tête.
"J'attends ! tu te mets dos nu Renée." Lui dit son père. En pleurs, elle enleva son pull et sa chemise, dégrafa son soutien gorge.
"Tu arrêtes ton cinéma !" S'exclama Monsieur Morvan, en réponse aux larmes de sa filles.
"C'était avant qu'il fallait y penser Renée, maintenant tu arrêtes de faire ta chochotte !" Expliqua t il.
Renée se positionna assise, le ventre contre le dossier, les jambes prisonnières entre l'assise et le dossier, sous son bureau. Elle présentait son dos, raide. Le visage tenu,, prêt à mordre de douleur, attendait les prémices, les mains crispées sur les cotés du dossier.
Son soutien gorge pendait sur ses bras.
Monsieur Morvan pris une bonne distance pour faire claquer le ceinturon comme un fouet, c'était un cuir souple, bien fait, d'une largeur moyenne, visiblement lourd. Il claqua la chair de Renée avec le bruit d'un fusil, elle hurla et se décolla de sa chaise en appuis sur ses mains autour du dossier, les pieds en appuis au sol. Elle avait les yeux écarquillés, elle reprenait son souffle, ça l'avait surprise, elle en avait oublié le goût. Ce n'étais pas ponctuel, mais son père s'arrangeait de temps à autre à trouver une raison pour la ramener à l'ordre.
Il punissait la femme qu'elle était par tous les moyens. La coquetterie lui était interdite, et la punition avait un caractère martial.
Un coup sec cingla sa nuque, elle cria et se repositionna assise sur la chaise, son père l'avait frappé sur la nuque pour la remettre à sa position.
Elle se faisait dresser elle aussi, par le dos.
Elle était contrainte de rester stoïque sur sa chaise et d'y laisser ses fesses, sinon c'est ça nuque qui s'en prenait.
La nuque c'était son endroit le plus sensible et il était à découvert, ça la crispait, elle savait où elle allait recevoir à la moindre désobéissance.
Les coups étaient suffisamment espacés laissant à Renée le temps de pousser une exclamation, de se ressaisir et de redouter le prochain.
Elle venait de s'en recevoir deux d'affilé sur la nuque, c'était pour qu'elle s'en souvienne bien de sa punition. Elle était en panique, elle protégeait sa nuque de ses mains, découvrant ainsi ses côtes où le cuir marqua aussitôt des deux côtés. Elle se remis de suite dans sa position, les mains sur les cotés du dossier, pour recevoir un dernier coup sur la nuque, sans bouger.
Un cri strident sortit de sa gorge, puis hoqueta une respiration profonde, les larmes coulaient de ses yeux sur son visage tendu, de pourpre.
C'était fini, Monsieur Morvan conclu sur un sermon avant de sortir :
"T'as intérêt à te reprendre en cours si tu veux pas qu'on en reparle de la même façon. Tu vas voir où ça va tomber cette fois."



dimanche 26 juin 2011

7_Inflexion



"Cécile ! Tu vas où comme ça ?!"
"Les mocassins c'est pour sortir, c'est pas pour aller à l'école."
"Tu mets les sabots, et vite !", des vieux sabots de jardin en caoutchouc, marron foncés, ceux que portait Madame Lambrin quand elle jardinait.
Ma mère ôtait de mes tenues tout avantage de plaire, ma coiffure n'avait pas changé depuis l'enfance, une coupe au bol avec une frange courte, elle me taillait régulièrement les cheveux. Mon visage rond, mes grands yeux convenaient à une chevelure plus longue, là je ressemblais à une idiote.
Les moindres remarques de ma mère me rappelaient la douloureuse discipline, je m'imaginais déjà mon audace sévèrement punie, j'enfilais mes sabots dans l'espoir que la colère s'apaise. Ce n'est qu'après avoir franchi le pas de la porte que ma tension décru. Ma mère n'avait cessé de me harceler jusqu'à ce que je sorte, "C'est pour montrer quoi que tu as mi les mocassins Cécile ? C'était pour faire ta dame ?!".
"Tu vas à l'école Cécile, c'est pas le cabaret !", "Tu t'habilles pour te vêtir, pas pour faire ton intéressante !".
"On en reparlera ce soir Cécile," Cette dernière phrase me mis en doute toute la journée, rentrée de l'école j'attendais le retour de ma mère l'estomac serré.
Elle montait, j'entendais ses pas dans l'escalier.
Elle vérifia le repassage sans un  mot sur l'incident du matin.
Il étais près de 20h30, la fin des nouvelles à la télé, que j'entendais partiellement de la chambre de ma mère, affairée à repiquer mon héritage légué par madame Lambrin. Ma mère m'avait fait remonter de la cave un sac de collants dont je devais vérifier l'état et rafistoler au besoin. Je venais de retoucher plus d'une vingtaine de paires, elle me les fit essayer une par une. Soigneusement elle mit de côté les noir en disant que j'étais trop jeune pour en porter. Le noir était exclu de ma garde robe. Malgré mes soin, deux paires venaient de craquer alors que je les enfilais, sur ce, je croisais le regard terrible de ma mère, pas besoin qu'elle ouvre la bouche pour me faire comprendre les reproches. elle vérifiait le travail une fois vêtue en passant son doigt sur les coutures. "Approches, marches, tournes toi, ..." , autant de commandes qui me mettaient au pas sans discuter. Les collants qui venaient de filer durant l'essayage devaient être recousus le soir même, le tout lavé à la main et étendu sur le séchoir, mes corvées journalières ne laissaient pas de répit avant onze heure du soir.
Dès que j'eus fini, le ton gronda :"On reparlera des mocassins demain, après l'école, il est tard." Je blêmis, j'allais me coucher avec cette sentence en sursis,encore de quoi rentrer le lendemain à la maison avec l'estomac serré, les jambes en coton, le souvenir de la douleur, plus que la peur, me faisait monter les larmes. Le pardon n'existait pas ici, elle allait me punir, j'en étais certaine, quand elle avait à me parler c'était avec la discipline.
Le surlendemain j'entendis à nouveau :
"Cécile", je venais me présenter au salon devant ma mère assise dans le fauteuil, droite, les jambes croisées.
"Il faut qu'on discute." Le ton était rude.
"Tu mets tes mocassins et tu reviens me voir."
Je ravalais ma salive. Je revins au salon, chaussée de mes mocassin blancs vernis avec un talon bas, carré, présentant élégamment le dessus des pieds découverts. C'était ma tante Josiane qui me les avait apporté. C'était mes plus belles chaussures. Je n'étais plus fière de les porter en cette circonstance.
"Tu veux faire ta prétentieuse à l'école maintenant ?!"
"Non Maman,..." c'est tout ce que je sus répondre.
"Tu crois que c'est pour faire la garce qu'on va en cours ?!" Je retenais les larmes.
J'étais la pire des pires, à chaque remarque ma mère m'incitait d'avantage à accepter la punition comme juste.
"Tu sais ce que tu mérites ? Tu vas pas faire ta fière longtemps avec moi !" Des larmes coulaient sur mes joues, Les haussements de voix annonçaient une rétribution sévère, les "je le referais plus maman" étaient soldés par "tu m'as déjà dis ça".
La sentence tomba :
"Tu vas chercher le câble !" j'explosais en pleurs, je balbutiais des supplications.
"Vite ! Je ne veux pas t'entendre !". Dans mes râles, je me précipitais à la cave pour ramener cette crainte si longtemps occultée.
Ma mère était restée assise sur le bord du fauteuil. "Tournes toi." Me dit elle. Debout, je lui faisais dos.
Sur ordre de ma mère, je tenais crispée ma blouse aux dessus des genoux. Sans aucune retenue, elle cingla mes mollets, je tapais des pieds sur le tapis, les coups brûlaient mes chairs, je ne tenais plus.
 En râle, le visage tendu je me tournais face à ma mère. Suffocante je reprenais mon souffle pour prononcer que je ne tenais plus.
"Cécile !", ma mère me fixait de son regard terrible.
Dans la plus grande humilité :
"J'en peu plus maman, ça fait trop mal .."
Dans un calme glacial ma mère répondit :
"On va voir quand ton père va rentrer si tu continue ton cirque."
"Non !", je me remettais en place, pas nue devant mon père, pas avec le câble. Aucun liens n'égalait cette peur. A genoux je suppliais ma mère de continuer, j'en pleurais à ces pieds.
Elle céda et je me remis en position.
J'hurlais et je courrais sur place.
Sans manquer de la remercier pour son indulgence je retournais à mes tâches.
Peu après son retour, mon père vint me voir dans la chambre de ma mère où je rangeait du linge, il me saisit par les cheveux courts derrière la nuque et colla mon visage au mur.
"Tu as encore fais l'idiote ! C'est la dernière fois que j'entends que tu contraries ta mère !
La prochaine fois c'est moi qui vais te le donner le câble, tu vas le sentir !", ça et d'autres paroles accablantes soulevaient des pulsations de mon coeur que je sentais battre.
Je ne pouvais plus regarder mes mocassin blancs sans repenser aux coups et à l'humiliation. Je ne voulais plus les mettre, j'en avais horreur.


mardi 10 mai 2011

6_Conditions



Ma mère renforçait la discipline chaque jour d'avantage.
Les reproches pleuvaient sur moi, j'étais une mauvaise fille et ma mère avait à supporter mes caprices et mon ingratitude.
A chaque pas, je devais avoir honte.
"La fumisterie c'est fini ! C'est la serpillère qui t'attend après les cours, et je vérifierais si tu n'a pas fait ta fainéante."
"La récré c'est dans la cour d'école ma grande, pas ici, il est temps que tu t'y mette, tu vas apprendre la vie."
Deux blouses bleu marine cintrées, c'était mes tenues de travail. Josiane les avait cousu d'après un modèle trouvé dans les stocks de ses magazines Burda. Avec mes tenues pour ma première communion et ma confirmation, c'était les seuls vêtements neufs qui m'avaient été offerts.
Je remerciais ma tante et ma mère pour ces dons.
"Quand tu reviens de l'école, tu te changes, tu mets ta tenue de travail Cécile." C'était l'ordre, indiscutable, comme tout ce qu'on me demandait de faire, dans la liste, nettoyer et cirer les chaussures, "je ne veux pas trouver une paire sale, tu as compris !"
"Ca doit être propre ici Cécile, tu es responsable maintenant, tu gères."
La responsabilité, c'était le nouveau mot d'ordre qui venait troubler mon esprit, qui pouvait me rendre d'avantage fautive.
On m'accordait la confiance, et je devais en être fière.
Ma mère faisait l'inventaire avec moi quand elle rentrait du travail,
"Tu es fière de ton travail ? Montre voir."
"La prochaine fois tu n'oubliera pas ici, là, viens voir. Et là bas sous la chaise t'as vérifié aussi ? Tu prends note Cécile ? Je te laisse un peu de temps pour apprendre, mais après c'est fini, tu n'oublies plus." Chaque remarque était une épine supplémentaire.
"Cécile", j'arrivais au salon
"Cécile, maintenant tu sais ce qu'il y a à faire, je te donne la semaine pour la révision, après je ne pardonne plus, c'est bien clair ?!"
"Merci maman" C'était ma prière d'indulgence devant ma mère et elle ne l'entendait que si elle était sincère.
"Répètes un peu ! C'est pas ce que j'ai entendu la première fois Cécile, tu changes de ton tout de suite !"
Elle faisait très attention à mon attitude, à ma façon de la regarder, à ma posture, au timbre de ma voix, à toute mon expression. J'étais nue devant elle, et elle anticipait tout.

"T'es trop bête pour suivre des cours Cécile, d'ailleurs tu as vu les bulletins. C'est tout le temps les mêmes notes, t'es nulle !". Elle ne me laissait plus le temps pour apprendre, mes devoirs c'était les corvées domestiques, et elles pleuvaient au moindre appel. Je rangeais tout et on me demandait d'apporter sans fautes.
"L'école, c'est ici que tu vas apprendre, pas dans la rue "
"Tu vas servir Cécile, y'a que ça que tu peu apprendre, te fais pas d'illusions".
A l'école je devais me faire discrète, ma mère ne voulait pas entendre parler de moi.
Signer mes notes catastrophiques, ça elle pouvait, mais pas un avertissement, pas une heure de colle. Je n'ai jamais eu d'avertissement, mais les heures de colle y'en a eu quelques unes.
J'étais terrorisée à chaque cour d'allemand, ma prof m'avais mise au premier rang, elle me faisait apprendre. Elle avait remarqué ma condition quand je posais mes fesses sur la chaise. Elle avait compris qu'une heure de colle me redonnait l'envie de suivre.
Elle nous avait dit qu'il manquait un fouet à ses cours, que du temps où sa mère était prof, les élèves avait peur de faire tomber quelque chose par terre.
Le fouet elle l'avait trouvé pour moi, c'était l'heure de colle.
Je me suis mise à pleuré, après une annonce.
"On ne veut pas vous entendre Mademoiselle !" C'était une deuxième heure de colle qui tombait pour avoir perturbé le cour, et l'avertissement si je continuais.
J'étais allé la supplier en larmes après le cour, elle m'a regarder froidement, impartiale.
"Vous allez arrêter de geindre, ça vous mettra du plomb dans la tête mademoiselle. Profitez en pour apprendre au moins."
Elle avait une fille dans la même classe que moi, plus jeune, moi j'étais la redoublante, hautaine, froide et maniérée, Lisa. Sous son air distingué elle marchait au pas, elle pleurait quand elle recevait une mauvaise note, c'était rare, elle faisait partie des têtes.
La prof d'allemand était sévère, on le savait tous, j'avais appris de plusieurs mains que sa mère la déculottait et lui donnait la cravache.
Ca m'excitais de voir cette petite bourgeoise, dont la mère arrivait en Golf neuve à l'école, pleurer quand elle recevait un douze ou un dix sur vingt. J'avais tant envie de la voir se faire rosser le train. J'observais son attitude le lendemain, elle était encore plus odieuse que d'habitude, elle s'irritait pour un rien et renvoyait ses amis, quand elle tenait sa distance, je savais qu'elle avait pris.

"Cécile !" j'arrivais vite.
"Tu as la semaine pour me mettre de l'ordre dans la cave, je ne pardonne plus maintenant, tu dois savoir le faire. Le sujet est clos Cécile."
Y'avait rien à dire, c'était propre maintenant dans la cave.
"Tu me montres la cave Cécile." Ma mère m'en tendais les clefs, elle me suivait, elle était derrière. Elle apprécia l'ensemble du travail.
"Apporte moi le câble Cécile !"
"Quel câble maman... ?"
"Tu sais lequel !"
Ca devais être celui mis bien en évidence à l'entrée. La première fois que j'ai visité la cave, je l'avais rangé de suite, il n'avait pas de poussière.
Maintenant, je devinais qu'elle l'avait mi là pour me prévenir, je la connaissais bien. La première fois que je l'ai vu, j'ai eu peur à imaginer qu'on puisse me frapper avec, un fil fin, long, en caoutchouc noir. Je l'ai essayé sur ma main. Non pas avec ça, c'était pas possible, je me faisais des illusions.
 Je lui apportais le câble.
"Celui ci, c'est ici qu'il a sa place". Elle le pendit sur le clou où il se trouvait à l'origine. "Si tu as à le chercher, tu sais où le trouver maintenant !"
"On va voir de plus près ton travail."
Dès notre descente dans le sous sol mon coeur battait fort. J'avais tout fais pour qu'on ne me reproche rien. Ma mère ouvrit une malle.
"C'est ça que tu appelles mettre de l'ordre ?! Y'a encore plein de travail ici pour toi, me déçois pas."


mercredi 4 mai 2011

5_Remise à Niveau



En rentrant de l'école, derrière le porche, je croisais madame Kerva, notre voisine du dessus, elle attendait, la ceinture à la main. Son regard sévère me terrorisait, je baissais le regard et dans le doute je montais sans me retourner. Je l'avais déjà vu à plusieurs reprises cueillir à cet endroit son fils ou une de ses filles. D'une main elle saisissait par les cheveux ou par l'oreille, ils se tordaient de douleur, tendu jusqu'à la pointe des pieds, son autre main rythmait de coups la procession punitive jusqu'au deuxième étage. Et ce n'était qu'un prélude à ce qui suivait, Dès le début de la marche ça grondait, en haut, c'était le purgatoire, ça frappait, ça hurlait, ça courrait dans tous les sens, c'était quasi quotidien. Ce n'était jamais fini, après une heure de silence, ça reprenait de plus belle dans les claquements et les cris. J'entendais souvent les mêmes phrases extirpées des douleurs et des pleurs, criées haut et fort, "J'ai rien fais !", "C'est pas moi !", "Pourquoi !", "Frappes pas !", "J'en peu plus !", "Arrêtes !", "Non !", "J'ai compris !". La même locution était répétée en boucle jusqu'à s'éteindre dans les râles et le claquement du cuir qui retentissait. Pour les plus méritants suivait une descente à la cave, avec un accompagnement tout aussi forcé, c'était pour la nuit, et parfois plus longtemps. Périodiquement, Madame Kerva ne manquait pas de descendre rendre visite pour rappeler ton du repentir.
Si j'avais à décrire une sorcière, j'aurais sans contestes cité Madame Kerva, une ossature forte, un bassin puissant, une taille imposante. Les traits de son visage bien marqués, une bonne femme du lavoir sortie de L'Assommoir de Zola, le battoir à la main, une expression haineuse, des grands yeux noirs rentrés dans des orbites proéminentes, les sourcils épais, pratiquement joins, les pommettes qui ressortent, jusqu'à la peau d'aspect rugueuse, si ma crainte ne fut pas si forte j'en aurais d'abord ressenti le dégoût. Ses cheveux noir frisés tirés et scellés à l'arrière révélaient pleinement l'apparence du démon. Même ses rares sourires cachaient une cruauté sous-jacente. Son maquillage se limitait à un trait noir qui lui cernait les yeux et lui donnait un faciès encore plus diabolique.
Et pourtant c'était une femme, une femme rongée par la fureur et la haine, par cette maladie incurable dont les pustules se traduisait par un charisme démoniaque.
J'étais médusée quand, sur le palier, je croisais ma mère en pleine discussion avec elle. Qu'avaient elles à se dire ? Je préférais éviter d'en savoir d'avantage.
A la maison, l'opinion était unanime, avec quatre marmots elle avait la vie dure Madame Kerva, pas étonnant qu'elle les frappe, au moins elle avait la paix.
La paix c'est pas ce que j'entendais le soir, et ma mère qui en rajoutait "Tu vois, tu as la chance, je devrais pas m'embêter comme ça avec toi, t'en recevrais une chaque soir, ça filerait droit ici", et mon père qui incitait ma mère à prendre le même exemple.
On les félicitait là haut, eux au moins ils baissaient la tête quand on les regarde, on les entendait courir quand on les appel, ma mère y était allée, il n'y avait pas une poussière qui traîne, elle les faisait bosser, quand leur mère demandait, c'était tout de suite, et au pas de course. Ca ne discutait pas là bas, c'était calme, c'était ça leur paix, au moindre haussement de voix, c'était la ceinture qu'on entendait.
"Ah, elle les dresse bien" disait ma mère.
La peur du châtiment divin étais une vertu, c'est ce qu'on m'apprenait au catéchisme, c'est ce qu'on me confirmait à la maison, qu'il fallait avoir peur de se brûler pour ne pas le faire intentionnellement et la discipline était le moindre mal qui prévenait du désastre.

Moi je les voyais brisés, avec cette folie dans le regard, c'était la peur qui les avait réduit à cet abrutissement. Longtemps on s'était ignoré, eux me renvoyaient furtivement l'image dont me parlait ma mère, j'avais de la chance. Le plus souvent ils étaient enfouis dans leur tourments, et là je n'avais pas ma place, j'étais une étrangère.
Un fossé infranchissable nous séparait, jusqu'au jour où, un samedi après le déjeuner, ma mère me dit "Tu montes".
Deux semaines après que j'eus fessé Corine, la rétribution promise fut appliquée.
Madame Kerva m'attendait, ma mère s'était mise d'accord avec elle pour la garde.
Ma mère avait noué de bonne relations avec Madame Kerva, elle se rendaient des services, ma mère lui donnait mes anciennes fripes pour ses filles, même le garçon portait mes pantacourts et mes chemises. C'était déjà une misère pour moi de les porter, j'ose même pas imaginer ce qu'on doit ressentir de porter les fringues rafistolés de sa voisine.
J'avais l'estomac serré, l'atmosphère ne devait pas être des plus clémente en haut, pendant le repas on venait d'entendre Madame Kerva se mettre en colère et une de ses trois fille avait reçu.
Karima l'aînée m'ouvrit la porte, sans un mot elle m'invita à rentrer. Je la suivis par le couloir dans le salon.
Madame Kerva trônait sur une chaise, face à elle, debout, droits, Saïd, le cadet et Fatima. Malika la plus jeune restait face au mur les mains sur la tête, c'était probablement elle que j'avais entendu crier durant le repas, elle sanglotait encore. Dès mon entrée dans la pièce Karima regagna le rang aux cotés de son frère.
"Bonjour Madame", Madame Kerva répondit sèchement un bonjour. Elle cria à Fatima de se pousser pour que je puisse me glisser entre elle et son frère. Je me rendis compte qu'elle nous avait placé par tranche d'âge.
Madame Kerva nous figea de son regard coléreux, c'était le silence, les regards fuiyants.
Qui avait fait la tache sur le mur ?! Madame Kerva désigna une coloration sur le papier peint. A nouveau le silence, je sentait la peur autour de moi, personnellement je ne craignait rien, mais je trouvais ma situation très embarrassante.
La tension montait, les regards réprobateurs de Madame Kerva annonçaient des conséquences terribles.
"karima !" cria la mère, elle se déchaussa et pris à la main une de ses mule en cuir.
Elle s'approcha fâce à sa fille, "Tes mains !". D'un geste brusque Karima tendit ses paumes.
Madame Kerva frappa une main avec sa mule jusqu'à ce que sa fille ne tienne plus en place, jusqu'à ce qu'elle la retire sa main. La mule atterrit sur la joue de Karima, en larmes, elle hurla. Elle posa ses mains sur ses joues pour les protéger. "Les mains ! J'ai dis", pleurante, Karima les replaça, les coups pleuvaient sur les deux paumes, Karima criait et tapait des pieds par terre. "C'est pas moi, c'est pas moi..." elle répétait. Elle venait de recevoir son acompte.
Madame Kerva se posta devant Saïd qui tendit immédiatement les mains. Sa mère lui lança un rictus sadique, qui lui rappelait que dans la plupart des cas c'était lui le bouc émissaire. Elle le frappait de toutes ses forces, il se tordait de douleurs dans les cris, et les coups de mule sur la tête lui rappelaient sa position. Elle l'avait fait avouer plus d'une fois en le faisant craquer. Après les "c'est pas moi" je l'avait déjà entendu d'en bas passer aux aveux et demander les pardons, prier qu'on ne le frappe plus. Je savais que Madame Kerva avait tendance à le prendre pour cible, lui et sa soeur aînée.
Madame Kerva s'arrêta avant qu'il ne craque et lui lança un regard signifiant qu'elle n'avait pas fini avec lui, que c'était lui qu'elle soupçonnait d'avantage.
Elle me fit face en me montrant sa mule, "Tes mains".
"Je viens d'arriver Madame, j'ai rien fait...". Madame Kerva me regarda un court instant, se retourna, elle se rechaussa et pris la direction de la porte.
Les mains tendues je couru derrière elle. "Pardon Madame, pardon, les mains, ..., les mains". Au pas de la porte elle se retourna, "Je t'ai dis de bouger ?!", elle pointa de l'index vers le salon, je couru me remettre à ma place. Elle prévenu qu'elle ne voulait pas entendre le moindre pas, ça irait mal pour nous si on ne restaient pas figés. Elle descendait, un étage plus bas, comme je l'avais supposé, elle allait dire des choses méchantes sur moi à ma mère. Ici tout le monde se détendait, donnait libre court à ses maux, à ses angoisses.
Le temps se ralenti dans l'attente.
Chaque seconde marquait les pas de Madame Kerva et de ma mère montant l'escalier. Elles montaient à vive allure après nous avoir laissé si longtemps. Alertés par leur ascension, on se redressa et on se remis en place.
Elles entrèrent, ma mère la première, en s'adressant à moi, "C'est quoi se bordel !" Je me taisais, je n'avais rien à dire.
"Tu fais ta loi ici !", Elle me figeait du regard et me regardait droit dans les yeux, cherchant à voir si j'allais broncher. "Tu ne respecte plus personne !, Et chez les gens, tu sais pas te tenir quand y'a pas un fouet derrière ton cul ?!"
"Tu fais honte !" A ce stade je prenais la honte pour moi, j'étais fautive.
"Tu sais que tu la mérite !"en me montrant le martinet qu'elle tenait à la main.
"Tu te déshabilles ". "Tu te mets nue là, comme devant ton père " rappela t elle.
"Tourne toi contre le mur, je ne veux plus voir ta tête !".
J'obéissais, je ne voulais pas qu'on me punisse d'avantage, j'étais déjà au seuil avec les fautes que j'avais commises malgré moi, je n'en rajoutais pas de peur qu'on renforce la discipline.
"On va renforcer la discipline Cécile !", "Tu le sais, je t'avais prévenue plusieurs fois et tu n'en a pas tenu compte", "Dis seulement que tu le mérite pas ?".
"Pardon maman, pardon.."
"Le pardon ça se mérite !" répliqua t elle en ondulant du martinet
"Et tu mérites quoi à ton avis ?"
"Encore une fois tu m'oblige à prendre la discipline du chien. mais là je te préviens, on vat sévir, tu m'y contrains. "
Je reconnaissait ma faute, j'avais pas le choix, et j'acceptais mieux la punition quand j'étais fautive. J'expiais chaque douleur en criant haut et fort dans ma tête que je l'avais mérité, que ma mère faisait bien de me battre, jusqu'à ce que je ne tienne plus, jusqu'à ce que je la haïsse.
"Je la mérite maman", voilà ce qu'elle voulait entendre.
"C'est sur ce ton là que tu le dis ?!" "Il était grand temps qu'on te mette au pas ici."
"Tu te déshabilles, comme devant ton père" rappela ma mère.
Je me déshabillais, Madame Kerva saisit sa ceinture pendue sur la chaise et alla frapper avec Saïd, "Qu'est ce que tu regardes, vas dans le couloir !", elle l'emmena par le col et fit claquer le cuir, il gémit comme un chien. Ici, la chienne c'était moi.
Avec mon collant nylon ma mère m'attacha mes poignets à le poignée de la porte. C'était la même poignée en céramique que celles dans notre appartement. La même que celle à laquelle ma mère attachait le chien pour le dresser.
En finissant de m'attacher :"Et tu vas voir, maintenant en bas ce sera pareil, et pire si tu continue !" De son sac elle pris un mouchoir en tissu et me le mis plier entre les mâchoires.
"Serre bien, parce que là la discipline tu vas te la prendre, et tu vas t'en souvenir !"
Je m'étais cambré, les bras près du corps, mains jointes à la porte, je présentais nue.
Elle frappa mon dos, je ne le supportait pas, je me redressais droite, tournant le dos au mur.
"Pas le dos maman, pas le dos ..."
Elle frappa le bas de mon pubis, je hurlais, les lanières avais cinglé mes lèvres, c'était intenable, je me pliait, je venais de reprendre ma place.
"C'est si difficile pour toi de te mettre en place ! Il faut que je t'aide !"
Elle fit claquer une première volée qui me mis à genoux.
Je l'ai mérité, je l'est mérité, je me répétais dans ma tête. Un coup dans le dos me fit sursauté, terrorisée je me remettais en place.
"Tu te tien droite à ta place, tu veux que je le répète à ton dos, voir si il a compris", Ma mère avait une répartie immédiate, surtout quand il s'agissait de me rabaisser, j'étais une petite sotte, il n'y avais que la discipline pour me faire comprendre.
J'étais redevable de tous à mes parents, me rappelait ma mère, et tout ce que je montrais jusqu'à présent c'était mon ingratitude.
"C'est fini Cécile, tu mérite que je te fasse courir".
Chaque remontrance annonçait une cinglée prochaine, mais exigeait aussi une réponse de ma part, je faisais attention au ton, ma mère me faisait répéter plus fort quand elle ne comprenait pas dans les gloussement et les pleurs.
Par des reprises sur le dos ma mère me remettait en pause, j'en tremblais devant la porte, elle frappait intentionnellement mon pubis quand il était en vue ou quand j'écartais accidentellement mes cuisses.
"Si tu te met pas en place Cécile, je vais te reprendre".
Je mérite ça, je mérite ça..., Ca en devenais à la limite une question quand la douleur me portait hors de moi.
Je payais ma rétribution pour ne devoir rien à personne, c'était le pardon.
"Ca va vite finir ses conneries Madame Kerva, elle va passer la nuit dans votre cave, ça la fera réfléchir".
"Cécile à ta place!", "Combien de fois je dois te le répéter ?!". J'étais sanguinolente, à genoux devant la porte, les bras levé vers la poignée.
Le dos, j'en pouvais plus, je tirais sur les liens comme une folle pour m'en démunir. Je la haïssais, je lui aurais sauté dessus pour la tuer si ce n'était pas les liens. Ma mère frappa mes mains tendues, mon pubis, elle me remis en position. Tout mon corps tremblais et c'était pas fini, j'en pouvais plus.
Je demandais le pardon pour la convaincre de pas m'en remettre une.
"C'est qui ici qui manque de respect ?!, Réponds !"
Elle frappa une série sur mes jambes, j'en hurlais, je pleurais, le visage pourpre sous la tension.
Les pleurs étaient un râle continu qui sortait du fond de la gorge, fripée après avoir tant crié cet après midi.
Je tenais plus, je lui demandais le pardon une fois de plus avant qu'elle eu fini.
"Alors tu a bien compris Cécile ?! J'écoute !".
"Pardon maman, je le referais plus jamais maman. Je te le jure, je te le promet maman, je vais me tenir..."
"On va voir ça plus tard si tu sais te tenir, tu m'as déjà menti, et tu recommences ! Il faudra que je te le pende au coup celui là pour que tu t'en souvienne ?!" en me tendant le martinet.
"Il faudrait peut être que je t'en recolle une ?!" "Réponds ?!", je fondais en râles.
"Je serais bonne maman, je te le jure ... me frappes pas.... "
"C'est toi qui donne des ordres ici ?!"
Non ! C'était terrible, elle me pardonnait pas encore, j'allais en reprendre, et sur le dos cette fois, elle me l'avait dit.
"Si tu t'avise de te retourner, tu sais par où je vais te reprendre."
Elle ramassa son mouchoir et me le replaça dans la bouche.
"Je vais t'apprendre à t'excuser, et tu t'excusera après, quand j'aurais fini."
J'étais à genoux les bras vers la poignée, je tirais sur les liens, je suffoquais, ma mère me laissait reprendre mon souffle.
"Et maintenant je veux entendre comment tu demandes pardon".
Je me débarrassais de tout ce qui coulais sur mon visage et dans ma gorge.
Dans les larmes, les paroles sortaient de moi, "Pardon maman..., je ferais tout ce que tu veux maman,.., je me tiendrais bien à ma place...".
"Montre !" cria t elle. Je me remis en position devant la porte, elle frappa d'un coup violent mes fesses.
"T'en veux un autre ?"
"Oui maman, ... , je l'ai mérité maman..., merci maman...".



mercredi 20 avril 2011

4_Mme Lambrin



Nous habitions au premier étage en fond de cour. Au rez de chaussez, Madame Lambrin, la propriétaire, une vieille dame avec tout ce que l'âge peu apporter comme troubles, elle souffrait de quelques insuffisances auditives, de la vue, et d'une mémoire qui lui jouait des tours. C'était dans son petit jardin qu'on la voyait le plus souvent, derrière le bâtiment, un potager et des fleurs. En saison froide elle vaquait à l'intérieur, dans son appartement. De temps à autre son fils venait lui rendre visite, un financier vivant à Londres. Depuis longtemps il lui proposait le confort d'un lieu moins modeste, mais Madame Lambrin insistait à vivre l'endroit qui était toute sa vie depuis son mariage. Il respectait son choix, il savait qu'il n'y avait rien à faire, que le bonheur de sa mère se trouvait dans ses habitudes, ses souvenirs. Elle était fière de son fils unique, bien qu'il ne promettait pas une descendance, il était marié.
Madame Lambrin me souriait quand je la croisais aux abords de son logis, je lui répondais par un sourire, "Bonjour Madame".
Je revenais d'une course à l'épicerie du quartier. "Pourquoi es tu si triste ?" me demanda t elle. Elle m'invita chez elle manger du chocolat. J'hésitais, j'avais peur que ma mère apprenne que j'ai dévié de l'itinéraire, mais bon, j'étais chez la voisine, et c'était la propriétaire.
Quand j'avais à prendre une décision, je réfléchissais plus d'une fois aux conséquences, surtout quand ça faisait longtemps qu'on avait pas corrigé mon derrière, au moindre écart ma mère me rappelait comment on se tient. Je venais de me faire rosser hier, et pour si peu, ma mère n'en ferait rien, elle exprimerait quelques insatisfactions tout au plus. Non je ne me ferais pas gronder, elle n'en saurait rien, je ne resterais pas longtemps, juste quelques minutes, le temps d'engloutir un chocolat ou deux.
Je suivi Madame Lambrin tout en expliquant à la sourde oreille que je n'avais pas beaucoup de temps.
Chez la vieille dame, c'était plein d'antiquités que lui fournissait son neveux antiquaire, il louait chez sa tante le rez de chaussez de l'immeuble en face, celui côté rue.
Madame Lambrin alla prendre et ajuster son appareil auditif, sans lequel elle n'entendait presque rien. On devait lui crier près de son oreille valide pour communiquer quand elle ne portait pas sa prothèse. Le monde devait lui sembler bien calme, dès fois elle était triste, le regard pointant dans le vide, comme si il n'y avait rien, comme si elle était seule, que personne ne faisait attention à elle, comme si elle pensait à la fin.
J'avais oublié de faire attention en m'asseyant, je me remis debout droite, d'un coup, comme si on m'avait brûlé, puis je me rassis plus prudemment face à la dame. Elle me sourit à nouveau, avec à la fois une certaine compassion et un amusement. Je la senti complice de ce qui m'était arrivé, j'en avait honte. Comment j'avais peu oublié de le cacher, je rougissais.
"Tu as reçu une fessée ?" me demanda Madame Lambrin.
"Non Madame", je mentais, j'en rougissais d'avantage. Elle continua son questionnement qui me mettait mal à l'aise, j'avais envie de partir sur le champs, mais ç'était lui avouer qu'elle avait raison, et ça ne se faisait pas de partir comme ça, on devait en demander la permission.
Maintenant elle demandait si c'était mon père ou ma mère qui me fessait.
"Ma mère", je répondis brièvement. Ca continuait, j'avais une boule dans l'estomac, et envie de partir ou de fondre en larmes. Est ce qu'elle me donnait le martinet ? Je ne savais pas ce que ça voulait dire le martinet. Madame Lambrin alla chercher une boite de chocolats, je me détendais.
Elle passa aux confidences, quand elle avait mon age, son papa lui donnait le martinet quand elle n'était pas sage, et c'était pour son bien, je comprendrais plus tard, aujourd'hui je devais être sage pour ne pas être punie. C'est longtemps après que son histoire éveilla en moi quelques excitations. Les chocolats étaient délicieux, des meilleurs que j'ai mangé à cette époque, au lait, fourrés de praliné et de noisettes. Elle m'invita à la suivre dans une chambre, elle ouvrit un tiroir et en tira un instrument que je voyais pour la première fois. "C'est un martinet" me dit elle, elle fit siffler l'instrument dans l'air, je me raidis, morte de peur. Si elle ne me barrait pas le chemin, je me serais sauvée. Sur un ton mielleux elle répéta sa question "C'est pas avec ça qu'elle te puni ta maman ?", "Non Madame, avec la ceinture" répondis je. "Je l'offrirais à ta mère, il ne sert plus ici", elle prononça ces mots dans un naturel des plus commun, avec la certitude de faire une action généreuse, j'étais aux bords des larmes à nouveau.
Madame Lambrin m'invita à finir les chocolats avants de partir, elle me promit aussi de m'offrir une boite des mêmes. Je me retenais de lui demander, quand j'aurais fini mon thé j'oserais.
En sortant, angoissée, sur un ton des plus résigné, je priais Madame de pas donner le martinet à ma mère. Elle accepta à la condition que je sois sage et que je vienne lui rendre visite plus souvent.
Au retour ma mère gronda mon retard, est ce que j'en avais pas reçu assez hier ? Est ce qu'on doit en reparler ? C'était Madame Lambrin, elle voulait me parler, j'expliquais, une des rare fois où ma mère acquiesça sans répondre.
Comme après chaque course, je présentais le ticket, on faisait l'inventaire et les comptes, au centime près je rendais la monnaie. J'avais déjà eu droit à une leçon sur l'exactitude, l'inattention, l'argent ne tombait pas du ciel, et je devais le recompter quand on me le rend.
J'avais aveuglément accepté mon dût, il manquait dix centimes dans ma bourse, ça a fait toute un histoire quand je suis rentrée. Depuis, plusieurs fois je recomptais avant d'accepter, à la moindre erreur, plus souvent de ma part, j'étais en panique.
Les visites chez Madame Lambrin ne durèrent que quelques mois, la vieille dame perdait peu à peu son autonomie, et son fils décida conjointement qu'il serait plus sur de la placer en retraite, dans une maison spécialisée, un endroit chic qu'il payait certainement une fortune, j'en eu quelques échos par ma mère qui ne fit pas indifférente au sort de la vieille dame.
Son appartement resta dans le même état, inhabité, elle pouvait croire qu'en des jours meilleurs son logis l'attendait.


vendredi 15 avril 2011

3_La Garde



Nous étions chez marraine, à quelques quinze minutes à pieds de la maison. Un bâtiment un peu plus chic que la maison ouvrière en brique rouge que nous habitions.
Un samedi d'automne comme bien d'autres, marraine et son mari travaillaient au marcher, ils vendaient de la viande, leur fils Michèle suivait des cours d'équitation.
Rien de bien particulier leur trois pièces, des meubles rustiques modernes, de la moquette épaisse, un décoration modérée et kitsch, des vases à fleurs, des lampes, et des reproductions encadrées.
Dans la chambre des enfants un lit deux places superposées en métal, et les exubérants posters de chevaux de mon cousin. La présence plus discrète de ma cousine se résumait à quelques poupées qu'elle avait disposé comme des sculptures sur l'étagère et le bureau.
On venait fréquemment chez marraine pour les dîners, le soir avec mes parents. Elle, son mari, sa fille et son fils, moi, ma mère et mon père, à table ça discutait. Les grands avaient la parole, nous autres ont servaient la table, les couverts, les plats, les bouteilles, ont débarrassaient, ont apportaient à la demande. Nos bavardages discrets n'interféraient pas l'éloquence des parents. Les conversations entremêlaient actualités, pour ne pas dire politique, vacances, travail, maison, ...
L'éducation, voilà un sujet récurent qui nous pétrifiait, ont baissaient la tête pour ne pas faire allusion qu'on étaient au centre du sujet.
"Elle en a reçu une bonne hier, tu t'en souviens Corine ?" Ma cousine se taisait, à ses mots allait-on lui faire revivre la même scène. Marraine n'attendait pas de réponses, elle prévenait, elle se ventait des bons préceptes qui régissaient la demeure. Ici c'était papa qui dispensait la ceinture, celle nouée à sa taille, là bas, dans la chambre des parents, les fesses nues allongés à plat ventre sur le grand lit, les hanches remontées sur le traversin.
Oh, comme ça m'excitait de savoir qu'il se faisaient battre, j'en jouissais secrètement et brièvement avant que ma mère ne surenchérisse "Je vais devoir sévir, il y a déjà longtemps qu'elle aurait dut s'en prendre une, j'ai été trop bonne avec elle". Après les présentations avec le martinet j'ai réussi à éviter la punition pendant près de deux mois, "Il était temps qu'elle goûte à la discipline" s'était vantée ma mère, ça m'avait, parait il, remit les idées en place, je faisait plus attention maintenant. Durant ces éloges de la sévérité, les regards menaçants pointaient en notre direction.
Mère rappelait ce qu'il en était à son époque, les fesses nues dressées à la ceinture du père, la génuflexion au coin sur les pois secs. Chez mon oncle c'était le martinet, pour marraine,  douze coups de verges, autant de raisons de nous faire accepter à gentillement présenter nos derrières quand on nous le demande.
La vie était dure et savoir se résigner nous éviterait maints problèmes, il fallait filer droit,c'était notre vaccin pour l'avenir.
Au fil des argumentations, mes "Merci Maman" devenaient plus sincères.
Je le voyait mon avenir quand je remarquais mère, nerveuse, revenir du travail.
Elle en parlait avec sa soeur au téléphone de ses humiliations, "cette salope", en parlant de sa patronne. Il n'y avait pas un lieux qui diffère, pas la peine d'en chercher un quatrième, de toute façon on te fait trimer et on te stresse, et tu n'as pas intérêt à répondre, sinon on te vire en te faisant craquer. Elle prenait ses cachets pour se calmer, et il y avait ses cigarettes.
Mon père me disait que j'étais moche et grosse, qu'il m'enverrait au turbin dès que ce serait possible. Je le détestait et j'en avais peur, il m'avait maintes fois prévenue, si ma mère venait se plaindre de moi auprès de lui :"j'vais t'faire saigner ton gros cul à coups de trique".
Je le haïssais.
Un soir où il m'insultait, j'avais osé lui répondre, pas grand chose, je me souviens plus des mots, il devais y en avoir un vulgaire. "Je vais te saigner le cul !", il était en rage, il est allé dans la salle de bain chercher la sangle en cuir avec laquelle il affûtait son rasoir, manche en nacre, un cadeau de son beau père.
Quand je l'ai vu revenir le cuir à la main, j'ai couru, vite, instinctivement j'ai fui dans la chambre de ma mère et je me suis glissée péniblement dans l'espace entre l'armoire et le mur, j'étais coincée dedans, impossible de m'atteindre à moins de déplacer l'armoire, et c'était pas une mince affaire. J'y ai passé la nuit. Le lendemain ma mère m'a gracié pour que j'en sorte, autrement j'y serais restée toute ma vie, j'avais même demandé à plusieurs fois si c'était vrai, si on n'allait pas me battre.
Quelques jours plus tard, mère m'appela au salon, mon père était là, il tenais la sangle, "Tu te déshabilles !", j'étais en robe de nuit. Je couru vers ma cachette, l'armoire avait été déplacée contre le mur, j'étais piégée dans ce coin. "T'entends ce qu'on te dit !" je recevais déjà des coups. Battue, face contre le mur, je déboutonnais et fit glisser la robe.
Je finis recroquevillée par terre recevant des coups, jusqu'au premier sang il avait frappé ma chair. C'était la première fois qu'il me frappait, un souvenir si violent comme si il datait d'hier.
Quelque part ma mère me protégeait de lui, même si j'entendais parfois sa menace " Tu veux que je demande à ton père qu'il te corrige". Sa voix n'admettait aucun doute sur la proposition.

En ce beau samedi d'automne, ma cousine Corine portait une tenue exemplaire que j'enviais, chemise blanche à col rond, sertie d'un chandail rouge, une jupe à carreaux écossais rouge, des collant opaques en nylon rouge et des ballerines marie-jeanne vernies rouges assortie, ses beaux cheveux blonds, long, coiffés d'un serre tête. Moi vêtue de mes fripes habituelles dont je n'ose pas me souvenir. Les laines étripées, les couleurs délavées, recousues par endroit, les chaussures usées.

Josiane, ma tante, la soeur de ma mère, vivait d'une pension que lui versait son ex mari, et de petits boulots, notamment les ménages, deux fois par semaine chez Madame Dubourg, une cadre à la retraite issus du milieux scientifique. La garde robe de ma mère se composait en grande partie des dons que Madame Dubourg faisait à ma tante, ce qu'elle ne portait plus. Des vêtements très classiques, austères, sans fantaisie aucune, comme ses anciens tailleurs de travail, des chaussures à talons bas, des chandails, tous ces habits de provenance bourgeoise traduisaient les goûts d'une femme bien mure et réservée. C'était de la marque disait ma mère.
Josiane, parfois accompagnée de sa fille Monique, rapportait des sacs à la maison. Ceux là contenaient aussi bien les anciens vêtements de la dame, que les fripes déjà bien utilisées de Monique qui m'étaient destinées. Ma mère avait déjà disposé sur le canapé ce qui me convenait.
"Cécile", j'étais appelée au salon pour l'essayage.
"Tournes toi", "Marche un peu, qu'on voit", si il y avait désir à ajuster à ma taille, raccourcir un pantalon au trois quart, ma tante était douée pour la couture et s'en chargeait volontiers. Elle prenait un centimètre et des aiguilles, et sous peu je recevait mon dut dans l'armoire.
Si dans la petite école je prêtais peu attention à ce qu'on me faisait porter, au collège j'en étais humiliée. Je voulais avoir le droit de porter des jeans, même Corine en avait, j'ai demandé.
Ma mère me répondit par une pluie de gifles, je n'étais pas satisfaite de ce qu'on me donnait, encore des caprices. J'eus droit pendant une semaine à une heure par jour de génuflexion sur les pois secs avant de me coucher, et je devais la remercier d'avoir été suffisamment bonne de pas me donner la discipline, bien que différent, c'était tout aussi terrible. Je posais, les mains sur la tête, sur le parquet du salon face à la bibliothèque, je me faisais gronder quand je baissait les mains. Ma mère me rappelait la menace du martinet, celle du père, et m'interdisait de pleurer si il m'en venait l'envie. Au bout de trente minutes j'avais droit à cinq minutes de pause. Les genoux meurtris, estampés par les pois. Avec mon père elle regardait la télé, moi je me distrayais en écoutant et imaginant ce qui se passe à l'écran. La télé c'était pas pour moi, si ma mère me surprenait à lorgner l'écran, c'était la gifle. Les seules fois que je pouvais poser mes yeux sur l'écran c'était quand nous étions à table chez marraine.

Comme j'enviais Corine, elle avait des habits neufs, marraine les achetait au magasin pour elle, elle lui demandait même d'en choisir certains. Quand elle demandait un puzzle, elle ne recevait pas de gifles, c'est parce qu'ils étaient plus riches, je le savais bien.
Je voulais la punir d'être si belle, de se faire offrir des jouets, et puis ça me ferait plaisir de lui donner une fessée.
Josiane était partie faire quelques courses, c'était elle qui nous gardait les mercredis et les samedis chez marraine.
J'avais bien une heure pour présenter à ma cousine une situation propice à claquer ses fesses. Corine était d'un an plus jeune que moi et moins inventive, aussi j'eus souvent l'initiative de lui proposer des jeux.
Aujourd'hui ont joueraient à la mère et à la fille, elle l'accepta volontiers. Ce qui fut plus difficile c'était lui faire accepter la fessée. Juste une petite, je lui justifiais que ça faisait partie du jeux, elle savait bien qu'une mère peut punir sa fille. Ca ne lui ferait pas mal, elle hésitait.
Elle fini par s'allonger, le ventre sur la moquette du salon, moi je m'assis sur ses cuisses, ainsi je l'immobilisais. Je lui relevais sa jupe, je voulais que ça lui fasse mal, qu'elle en pleur, comme d'une vraie fessée qu'elle aurait peu recevoir. Elle gigotait se rendant de plus en plus compte de son impuissance. Elle me supplia d'arrêter, elle était aux bord des larmes, elle ne se serait pas fâché si m'étais arrêté là, mais je lui ai dit que ce n'était pas fini pour elle et je continuais les claques sur son derrière. Elle pleurait et moi j'en voulais plus, Je fini par la relâcher, aussitôt elle couru se cacher dans la chambre de ses parents.
Qu'avais je fais, j'allais pour m'excuser de m'être emporté, elle me bloquait la porte, elle ne voulait rien savoir de ce que je disais, elle ne me répondit pas. Je continuais donc à jouer seule jusqu'à l'arrivée de Josiane. Ca lui passerait comme quand elle se chamaillait avec son frère, mais non elle restait stoïque dans la chambre.
Au retour de Josiane, elle recommença les pleurs pour noter qu'elle avait été offensée, ça m'inquiéta. Je n'entendis rien de la discussion qui se tenait dans la chambre des parents, Josiane en sorti furieuse, Corine l'accompagnait.
Ma tante prit un ton solennel et autoritaire, elle me grondait en concluant que comme j'appréciais la fessée elle m'en ferait profiter. Elle demanda à Corine où se trouvait la discipline, avec quoi papa corrigeait. Corine désigna la laisse du caniche posée sur la commode, une natte ronde tressée de fines lanières en cuir, un peut plus grosse qu'un doigt. Josiane saisi l'instrument et le plia en deux. La vue de l'instrument m'effrayait, la peur me dominait, les larmes montaient, Elle mentait Corine, c'était pas la laisse, pas la laisse, c'était la ceinture, je le savais... Josiane ne voulait rien entendre, "Tu te tais !".
La jupe relevée, cambrée sur l'accoudoir du canapé en cuir, j'espérais en l'indulgence de ma tante, juste quelques coups, pas trop fort, qu'elle ne me rosse pas comme le faisait ma mère.
C'était la première fois qu'elle me mettait dans une telle situation, j'avais entendu dire qu'elle avait bien éduqué sa fille, sans plus de précisions. Josiane ne ménagea pas sa force, les deux coups frappés à vive allure me redressèrent dans les cris, instinctivement je me mis à courir. Je me suis enfermée dans les toilettes, près de la porte d'entrée, dans le couloir, un loquet en bloquait l'accès.
derrière la porte j'entendais gronder les menaces de ma tante m'invitant à sortir. Elle le dirait à ma mère, je le regretterais. Moi je m'attendais à ce qu'on me pardonne avant de sortir, il en était hors de question et ce serait pire quand on me ferait sortir d'ici. Attends un peu qu'il revienne ton oncle, on trouvera un moyen pour te prendre, et il n'y aura plus d'excuses valables, réfléchis.
Même si j'avais des doutes, si je me demandais si je devais ouvrir, j'étais à l'abri, en vain ma tante avait essayé d'ouvrir, d'ici quelques heures les colères se seraient dissipées, enfin ce que j'espérais. On m'oublia jusqu'au soir, heureusement pour moi il y avait d'autres toilettes dans la salle de bain.
J'entendais peu à peu les gens rentrer dans l'appartement, mon cousin qui revenait en fin d'après midi de l'équitation, puis marraine le soir, suivie de son mari.
J'entendais qu'on discute, qu'on s'offusque, des pas venaient en ma direction, des pas lourds, ceux de mon oncle, ma tante aussi sûrement. On me somma de sortir de suite avant qu'il ne soit trop tard, de toute façon mon oncle enlèverais la porte et de toute façon je serrais punie, et d'avantage si je n'obéissais pas sur le champs. Je  pensait qu'il ne pouvait pas l'ouvrir, il a forcé sur la porte, et avec une règle plate soulevé le loquet. Aussitôt ma tante rentra et m'attrapa par ma courte chevelure, elle me traîna au salon devant l'assemblée. Marraine, Michèle et Corine à table, ils venaient de dîner. Ils me regardaient fautive, ma tante me secouait un peu, elle me cambra sur l'accoudoir du canapé et demanda à mon oncle de me retenir, parce que ça allait dérouiller. Mon oncle s'assit de coté sur le canapé et me retint tendue par les poignet. Son étreinte me faisait déjà mal, je sentais qu'il avait des mains d'acier.
Ce soir ma tante m'avait fait hurler, j'en avait perdu mon timbre, la voix cassée. Quand elle me raccompagnait à la maison elle grondait encore, j'allais entendre ce qu'en dirait ma mère, j'avais pas fini d'en prendre. Elle me posta debout devant ma mère qui criait des remontrances. "Fais voir tes fesses !", elle examina mon derrière et mes cuisses boursouflées, moi pleurante, je suppliais, mon père était partisan pour prendre sa sangle et me rosser le dos si il fallait.
Ma mère remercia sa soeur de m'en avoir collé une bonne, elle en conclu que pour aujourd'hui ça suffisait, mais c'était fini les jeux chez marraine, et comme j'appréciais tant de jouer à la fessée, elle m'arrangerait une garde chez la voisine, en haut, là où ça frappait.